Ecrin urbain
Du papier-peint en guise de fil rouge, un subtil mélange de coloris et une sélection pointue de pièces chinées et d’iconiques du design : dans cette habitation bruxelloise datant du 19ème siècle, Marie et sa famille ont réussi le pari de créer un cocon chaleureux adoucissant l’effervescence familiale du quotidien.
« Ce n’est pas le quartier le plus animé de Bruxelles mais il est arboré, les maisons y sont charmantes et on peut se déplacer facilement dans toute la ville », lancent d’emblée Marie et Emmanuel, les propriétaires de cette maison de maître au charme indéniable. Située à proximité du Parc du Cinquantenaire et de ses incontournables musées, l’habitation acquise il y a quelques années par ce couple de Français expatrié dans la capitale belge, est parfaitement adaptée à sa vie de famille. « Avec quatre enfants à la maison, il était essentiel pour nous de vivre à proximité de l’école et du travail d’Emmanuel, de pouvoir nous déplacer à pied ou à vélo. Nous ne regrettons pas notre choix. D’autant que cette maison possède tout ce que nous recherchions : de l’espace, du charme ancien et un jardin au sein duquel règne un calme royal. »
Sur le fil
La demeure a pourtant bien failli ne jamais leur appartenir. « La famille s’agrandissant avec l’arrivée prochaine de nos jumeaux, il était urgent de quitter notre précédente habitation, devenue trop petite. Dès la lecture de l’annonce, j’ai su que cette maison était la bonne. Nous avons visité les lieux et fait une offre dans la foulée. Mais un investisseur a mis sur la table une offre supérieure à la nôtre. Par chance, le vendeur, lui-même père de jumeaux, a finalement fait un choix de cœur en nous confiant sa maison d’enfance », se souvient Marie. L’habitation n’ayant pas été rénovée depuis les années soixante, un bon coup de frais était nécessaire. Ce qui n’a pas effrayé le couple malgré le changement familial imminent. « Comme la disposition et les proportions des pièces nous convenaient, nous n’avons fait aucun changement au niveau de la structure. En revanche, tout le reste devait être rénové en profondeur. » Du chauffage à la plomberie en passant par l’électricité, les revêtements de sols, la cuisine, les salles de bains et la peinture : tout ou presque a été revu et corrigé. Malgré l’ampleur du travail et quelques contraintes, la majeure partie du chantier était bouclée en quatre mois seulement.
Dans les moindres détails
L’aménagement intérieur étant devenu depuis peu l’activité professionnelle de Marie, elle s’est elle-même occupée de la décoration de la maison. « En débutant ce projet, je n’ai pas réfléchi en termes de style. Ce qui m’inspire, c’est avant tout le lieu. Il représente le point de départ de ma réflexion. Je trouve important d’établir un lien entre l’architecture et la décoration, pour que l’ensemble soit cohérent et harmonieux », explique-t-elle. Datant de la fin du 19ème siècle, l’habitation possédait encore de nombreux éléments d’époque – moulures, vitraux et soubassements notamment - que Marie souhaitait conserver et mettre en valeur. Au cours du chantier, le couple a même eu la bonne surprise de retrouver les carreaux de ciment d’origine de la cuisine, bien dissimulés sous plusieurs couches de carrelage et de linoleum. « Pour apporter charme et relief à certains pans de murs, j’ai opté pour des papiers-peints panoramiques représentant des gravures à l’ancienne. Dans d’autres pièces, notamment les chambres, j’ai utilisé du papier-peint sur un seul mur ou dans l’entièreté de la pièce. Je trouve que c’est un élément de décoration à part entière qui a le don d’habiller facilement un espace. » Marie aime aussi jouer avec la couleur et a opté pour une palette d’époque victorienne, comprenant essentiellement du vert et du rose en différentes nuances. Le choix des textiles a aussi beaucoup d’importance à ses yeux. « En jonglant simplement avec quelques jolies matières comme le lin, la laine ou le coton, on peut aisément créer une atmosphère chaleureuse et intime dans une pièce », assure-t-elle.
